Dans le cadre de Normandie impressionniste 2024
©Bon marché Rive Gauche
Dans le cadre de Normandie impressionniste 2024
Avec le soutien exceptionnel du musée d’Orsay, de la Bibliothèque
nationale de France, du musée départemental Albert Kahn et du musée
Carnavalet - Histoire de Paris
Dans les grandes métropoles, au premier rang desquelles Paris, les lieux de commerce se multiplient et se diversifient. L’apparition des grands magasins n’entraîne pas la disparition des vendeurs ambulants, des échoppes ou des boutiques traditionnelles. La rue prolonge la boutique. Les marchandises abondent et le spectacle est permanent. Au 19e siècle, les descriptions de magasins et de marchandises prennent une place grandissante dans les récits de voyage et les guides. De signes de prospérité générale de la ville, les lieux de commerce deviennent des lieux de « shopping ». Défini comme le plaisir de comparer et d’évaluer les marchandises et les boutiques, le « shopping » - terme apparu progressivement au 19e siècle - constitue une activité sociale, culturelle et de loisir. Il est alimenté par des artifices de vente et un arsenal publicitaire bientôt omniprésents. La disposition des étalages et des devantures, les annonces dans la presse, les voitures siglées, les catalogues de vente, les objets promotionnels, les affiches et les enseignes : tout concourt à créer un petit théâtre de la marchandise.
Les artistes de la vie moderne sont les témoins privilégiés des transformations économiques, visuelles et sociales des villes. Leur regard s’attarde sur l’effervescence consommatrice. Sensible à la présence des commerçants ambulants, aux gestes des modistes, aux attitudes des garçons de café, il relève encore les lettres des enseignes et des publicités qui font de la ville un « magasin d’images et de signes » comme l’écrivait Charles Baudelaire en 1859.